Chine

Flâner dans les ruelles de Dali

20 octobre 2015

Dali est certainement une des rares villes de Chine qui a su garder son aspect pittoresque d’époque, un peu comme la vieille ville de Shangri-La ou encore le tout petit village de Shaxi. Ici pas de gratte-ciel ou de buildings en tout genre, juste des petites ruelles aménagées avec goût, qui donnent envie d’y flâner pendant des heures.
Le choix de Dali comme destination nous a valu quelques questionnements et grattages de tête. Dans le Yunnan, de part leur charme certain, deux villes se font concurrence vis à vis des touristes : Dali vs Lijiang.

 

Dali ou Lijiang, telle est la question ?

Normalement, un clivage existe entre les amoureux de Lijiang et les fans de Dali. Même si Lijiang a longtemps eu son heure de gloire grâce a son titre au patrimoine de l’Unesco en 1997, son succès s’est retourné contre elle. Aujourd’hui, Lijiang voit défiler des tonnes de touristes rendant son charme d’autrefois un peu trop surfait et peu agréable. Ainsi, au fur et à mesure de notre périple en Chine, le nom de Dali nous était évoqué avec le sourire tandis que pour Lijiang, « seule une journée suffisait amplement ».  Sauvages comme nous sommes (vous l’avez bien compris), on a tout simplement « zappé » Lijiang pour préférer faire une halte au calme de Shaxi et poursuivre notre route vers Dali.

 

 

Le charme envoûtant des ruelles de Dali

Nous sommes partis de Shaxi vers 14h, sous la pluie. Greg avait jeté un coup d’oeil à la météo et elle annonçait une sympathique prédiction : « Rain shower » sur plusieurs jours. Pour ceux qui ne font pas « amis amis » avec l’Anglais, cela signifie « Douche de pluie ». Ça n’existe pas en France mais le nom a le mérite d’être clair et ici, pas de bourde météorologique, du coup ça a vraiment duré 48h non stop. Autant vous dire qu’on était bien trempés. On a même fait l’achat d’un parapluie car les K-way et vestes ne suffisaient pas… Ici, ils sont plutôt bien équipés avec leurs couvre chaussures pour la pluie. On a même croisé un cochon qui avait le droit à son propre K-way alors c’est dire !

Pour aller jusqu’à Dali, on a pris un minivan jusqu’à Jianchuan et on a sauté dans le bus qui nous emmenait par la suite vers Dali. Tout s’est goupillé à merveille (pour une fois que ça nous arrive ça fait plaisir. Vous pouvez voir les infos pratiques en bas de page). Par contre, une fois parvenus à Dali, ce fut une autre paire de manche. Arriver dans une ville sous la pluie c’est un peu comme arriver de nuit niveau luminosité, sauf qu’en plus tu dégoulines et colles à la fois, ce qui a le loisir de t’énerver affreusement. On a tout de même eu la chance d’être gentiment aidés par un couple chinois pour trouver notre auberge de jeunesse. Malheureusement comme ils voulaient absolument nous parler anglais (et qu’on ne comprenait pas vraiment cet anglais là…) on a bien mis 1h pour arriver à Lily’s garden Inn alors que ce n’était qu’à quelques mètres.

 

 

Lily’s garden inn : 

Au lyly's gueshouse il y a notre bobtail préféré !

Au lyly’s gueshouse il y a notre bobtail préféré !

Le Routard, nous avait prévenu, c’est une auberge de jeunesse essentiellement peuplée de Chinois. Pour l’heure il n’y avait pas grand monde à part nous et les hôtes. L’une d’entre eux (certainement « Lily ») parle très bien anglais et c’est assez pratique. Lily’s Gadeen Inn est une ancienne maison traditionnelle Bai. Elle est donc blanche, assez haute avec des intérieurs en bois et une grande cour intérieure.
Les moins : difficile de trouver l’auberge dans ce labyrinthe de maisons Bai qui se ressemblent comme des jumelles, surtout la nuit (La première fois on a tourné pendant 15 bonnes minutes, bon courage !). Les lits sont plutôt durs (surtout après le lit moelleux de Yuanshan à Shaxi) et il fait assez froid (quand vient l’automne et que ce n’est pas encore l’heure de mettre le chauffage… glaglagla). Enfin, le wifi a parfois un peu du mal (surtout quand il pleut).
Les plus : la fille qui parle anglais. La cuisine pour vous faire des petits plats (ils ont plein d’épices. On a testé pour vous de mélanger un peu tout et ça rend plutôt pas mal. Mettez votre tablier !). Et enfin, LE gros plus pour nous a été notre coup de coeur pour leur Bobtail de l’auberge qui est juste trop mignon. On a envie de le caresser à peine on le voit. C’était un peu la mascotte de l’auberge !



Lyly’s Garden inn : 88 rue Fu An Xiang
Nous on a payé 108 yuan la nuit pour une chambre double avec salle de bain privée.

 

Avec la météo contre nous, nous n’avons pas eu la chance de voir Dali sous le soleil. Néanmoins, on peut vous dire que même avec un toit gris de nuage et la fraicheur qui va avec (Dali se situe tout de même a 2000m d’altitude), le charme de Dali opère largement. Ce sont plusieurs rues pavées et piétonnes qui s’entrecroisent, bordées par des maisons basses en bois d’où sort des sons de djambé ou des musiques lounge. La rue principale (rue « Renmin Lu« ), est remplie de boutiques pour femmes et comme par hasard ils ont trouvé le moyen de mettre TOUS les vêtements que j’adore. J’avais les yeux qui allait de toute part je ne savais  plus où donner de la tête… Aaahhh mais je n’ai qu’un sac qui fait déjà 13kg comment faire ? Des long pulls bien douillets, des sacs en cuir, des carnets liberty, des pantalons aux motifs originaux… C’est pas possible c’est un complot ligué contre moi ! Pendant ce temps là, Greg faisait des aller-retours dans les boutiques de sports techniques type North Face. Il hésitait entre une nouvelle polaire, une banane pour tout transporter ou encore une jolie casquette… Bah quoi ? Chacun son style non ?

Il est clair qu’ici à Dali, question goût, ils sont plutôt doués aussi bien dans les styles vestimentaires que dans les boutiques et restaurants. Ils associent vraiment bien le bois, le fer, les couleurs, la musique etc. On a envie d’entrer partout et de s’y cocooner pendant des heures comme nous l’avons si bien fait au « 345 » (de la rue Renmin Lu). On chill, on lounge.. On s’y sent bien surtout à l’étage dans leurs coussins moelleux. Les prix sont un peu chers (25 yuan pour un thé rose citron avec les vraies fleurs dans la tasse et 20 yuan pour un café américano) mais pour 3 heures de bonheur, on ne dit pas non !

Il faut savoir une chose : Dali est loin d’être une très grande ville. Grands marcheurs que nous sommes, on en a vite fait le tour à pied. Et comme nous y sommes restés 4 jours et qu’en plus, le soleil n’était pas au rendez-vous, et bien nous avons fait ce que tout le monde fait lorsqu’on s’ennuie un peu et qu’il fait froid : grignoter tout ce qui nous passe sous la main !

Notamment un craquage complet pour une gaufre soit disante belge. Rien à voir avec les gaufres de Bruxelles de la Maison Dandoy que m’avait fait goûter ma copine Audrey (aaaahhhh à se damner), mais tout de même à l’autre bout de la planète, ça fait plaisir.



Pour les gourmands de service, le lieu s’appelle « tin tin Belgian Waffles » au 241 rue Renmin Lu, attention la gaufre vaut minimum 15 yuan avec juste du sucre
).

 

 

 

La rose du Yunnan

Les couronnes de fleurs de Dali !

Les couronnes de fleurs de Dali !

La province du Yunnan est la seule province de Chine qui possède des roses comestibles. Les Chinois du reste de la Chine, s’y pressent pour ramener leurs petits « flower cakes » au goût de rose, confiture à la rose ou thé à la rose (avec de vrais boutons de rose flottants dans votre tasse). C’est à Dali que nous avons pu nous rendre compte de cette réalité en longeant des champs entiers de fleurs aux couleurs pétantes. Dans les rues, ils ont trouvé le filon en vendant des couronnes de fleurs fraiches et délicates aux passantes qui tombent forcément dans le panneau. Non non je vous assure, je n’ai pas craqué… bon ok sauf pour le flower cake !

 

Plus haut dans la ville, au niveau de l’intersection entre la rue Renmin Lu et la rue « Bo Ai Lu« , vous avez le choix de prendre à gauche sur la rue « Bo Ai Lu » où l’on trouve une petite ruelle avec un ruisseau ou alors d’opter pour la droite sur la rue « Bo Ai Lu » et d’arriver vers le grand marché de Dali.

 

 

 

Découvrir le marché de Dali

Ahhhh le fameux grand marché de Dali. Nous avons dû croiser des boutiques de machines à laver, des bazars qui vendent de tout et n’importe quoi ou encore des confectionneurs de matelas avant de pouvoir apercevoir un stand de légumes tenus par des joueurs de mah-jong (en même temps 4 vendeurs pour un stand c’est le chiffre idéal pour faire une petite partie). En nous avançant un peu sous les halles, on découvre des fruits et légumes aussi beaux que ceux en plastique de ma petite nièce Ambre qui joue à la caissière. C’est impossible, ça sent l’imposture ! Et pourtant non, le lieux peut paraitre précaire mais les fruits sont juste parfaits. Ils prennent d’ailleurs le soin de les arroser tout le temps pour qu’ils gardent leurs jolies couleurs. On trouve de tout ici mais surtout des légumes verts ainsi que des fruits étranges comme ces sortes de gros citrons biscornus en forme de doigts. Il parait que ça s’appelle « des mains de Bouddha« .

Par contre, côté viande, on vous épargne les détails des morceaux qui trainent partout ou encore des poissons entassés à plus de 10 dans une petite bassine. En Chine, mieux vaut être un légume ou du tofu c’est moi qui vous le dit !

 

 

 

Xizhou et le lac Erhai en scooter électrique

Depuis son arrivé en Chine, Greg n’avait qu’une envie : tester les scooters électriques. Eh oui, la Chine doit certainement être l’un des seuls pays à avoir des scooters électriques. Pas mal pour l’écologie si on fait abstraction des autres modes de transport non électriques (eux) et des usines qui polluent 24/24h. Bref, vous connaissez l’amour de Greg pour les deux roues ? Et bien là ça n’a pas loupé, il avait remarqué la présence d’un gigantesque lac (le lac Erhai) aux abords de Dali qui serait « judicieux de longer en scooter », n’est ce pas ? Il faisait beau, l’expédition avait l’air sympa et il était tout content. C’est sur, Il avait prémédité son coup à l’avance, je ne pouvais dire non. Nous voilà donc à bord de notre scooter électrique (50 yuan pour 60km) et sans casque en plus. Nous nous rendons compte rapidement qu’il n’y a aucun danger puisque la vitesse maximale que nous pouvons atteindre est celle de 36km/h voire 42km/h, si Greg coupe la batterie et que nous sommes en pleine descente. ÇA PULSE UN MAX !

Notre but premier est d’arriver au petit village de Xizhou, situé à 20km au nord de Dali. Il s’agit d’un village peuplé majoritairement par des Bai avec de vieilles bâtisses d’autrefois et une jolie placette en son centre. Xizhou fait beaucoup plus populaire que Dali, il n’y a d’ailleurs pas de touriste et si vous voulez vous acheter des souvenirs, ils sont du coup beaucoup moins chers qu’à Dali.
Encore une fois tiraillés par la faim, nous avons goûté au « To ». Non non pas du « tofu », juste du « To » comme on a tenté de nous expliquer. Ça ressemble à des grosses pâtes blanches limite transparentes qui ont été formées en râpant un gros bloc de pâte. Ça n’a pas beaucoup de goût mais avec leur sauce cacahuètes c’est pas mal du tout. Et on a aussi eu la chance de tester sans le savoir la spécialité d’ici : une sorte de galette lardons et ciboulettes. On les nomme « Xizhou baba« , c’est très bon et très gras.

INFORMATIONS PRATIQUES :

 
Pour vous rendre à Xizhou, vous pouvez : 
– Louer un scooter pour 50 yuan pour 60km (attention à ne pas aller trop trop loin) ou 120 yuan pour 150km (nous on a préféré jouer avec le feu en coupant parfois la batterie pour « gagner » des kilomètres…). 
– Prendre un bus aux portes Est ou Ouest de Dali. (Nous n’avons pas testé donc on vous laisse les trouver mais sachez qu’ils existent).

 

 

Au retour on passe prendre quelques photos de l’imposant Lac Erhai. 42km de long et 6km de large, ça en fait du poisson pour ces pêcheurs Bai qui tentent d’en rapporter quelques uns. Il parait que certains apprivoisent encore des cormorans pour qu’ils pêchent à leur place dit donc ! C’est calme, l’étendue d’eau qui se dresse devant nous nous laisse sans voix. Pas un bruit, nous resterons respectueux de ce naturel serein.

On enfourche une nouvelle fois notre bolide à pleine balle ! À 36km/h, c’est sur tu as le temps de déclencher l’appareil photo pour immortaliser la chaine de montagne Cangshan qui borde Dali mais aussi de te geler les fesses par la même occasion. Ça fait partie du jeu !

 

Mis à part pour Xizhou et le Lac Erhai ou encore l’Eglise Catholique de Dali (On pourrait qualifier de catholico-chinoise avec son architecture chinoise et son intérieur catholique. Un monument perdu dans la cour d’une petite ruelle au loin des touristes de la rue principale. Prenez le temps de lever vos yeux au plafond et d’admirer le jeu de lumières des petites fenêtres qui l’entourent), on ne vient pas à Dali pour faire des visites mais simplement pour y flâner sans but, juste pour le plaisir de s’y sentir bien. Un conseil par contre, mieux vaut y aller lorsqu’il fait beau ou alors se réfugier dans un de ces cafés en mode cocooning.

 

Il y a certes ce Temple des Trois Pagodes au nord de la ville (vers la rue Chongsheng Si ou Santa Si), mais franchement mis à part la vue sur les campagnes environnantes, pas la peine d’y rentrer, vu le prix (121 yuan par personne). Nous nous sommes contentés de rester dehors, et d’admirer gratuitement les pagodes et la nature. Na !

 

Après une petite léchouille du bobtail de notre auberge, nous voilà repartis vers de nouvelles aventures en prenant un train de nuit avec 6h de trajet. De la rigolade quoi ! Direction Kunming, notre grand retour parmi les grandes villes. Ça va nous faire tout drôle !

 

INFORMATIONS PRATIQUES :


Trajet de Shaxi vers Dali :
– Minivan de Shaxi à Jianchuan : 13 yuan par personne.
Durée : 30min
– Bus de Jianchuan à Dali :  39 yuan par personne.
Durée : 3h15
Attention il nous emmène à la gare routière de Xiaguan, située à 14km de Dali vieille ville.
– Prenez alors le bus n°8 depuis Xiaguan qui vous emmènera juste devant la porte Est de la vieille ville de Dali pour 2 yuan.par personne. Il met 30 minutes pour y arriver.

Pour se rendre à la gare ferroviaire de Xiaguan :
Prendre le bus n°8 (eh oui encore celui-ci) dans l’autre direction cette fois-ci. Prenez-le depuis la porte Est de la vieille ville de Dali, il passera sur la grande route. Allez jusqu’au terminus. Il met 35 minutes pour vous y amener. Attention, le dernier bus est à 20h30 mais mieux vaut opter pour celui de 20h pour être sûr.


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6 Commentaires

  • Répondre LadyMilonguera 20 octobre 2015 à 13 h 28 min

    Il semble en effet y faire bon flâner…

    • Répondre Les Bloup Trotters 20 octobre 2015 à 17 h 25 min

      C’est vraiment agréable en tout cas. Après ça ne sert à rien d’y rester davantage que 3 jours.

  • Répondre Audrey 21 octobre 2015 à 15 h 39 min

    Les photos des pêcheurs sont magnifiques…waouh..
    Et ne t’inquiète pas pour la gauffre chacha, on en mangera des tonnes à ton retour.

    gros bisous

    • Répondre Les Bloup Trotters 21 octobre 2015 à 16 h 30 min

      Merci Audrey :) c’était un endroit vraiment paisible, on a pris nos photos religieusement sans parler, en veillant à ne pas les interrompre…

      Ohhhh ouiii je veux des gaufres Dandoy :) aaaaahhhh

  • Répondre Hit the road Jeanne 22 octobre 2017 à 5 h 57 min

    Wahou! J’ai vraiment adoré Dali et le lac Ehrai. Merci pour cet article qui rappelle de beaux souvenirs. ?

    • Répondre Les Bloup Trotters 13 novembre 2017 à 17 h 59 min

      Héhé ! Merci également pour ton commentaire car nous permet de revoir l’article en même temps et de nous y replonger par la même occasion….

      A que ça nous manque !!!

      A bientôt

      Greg

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