Comme on a perdu un peu de temps à Cuzco, il ne nous reste pas assez de temps pour nous rendre à la Cordillère Blanche. Du coup, puisqu’on en a marre des touristes, on manigance un itinéraire B pour se rendre à Lima petit à petit. Pour notre première étape, on a décidé de faire un bout de chemin vers Ayacucho et le petit village de Quinua réputé pour sa céramique et son fameux Sanctuaire historique de la Pampa de Ayacucho…
Une chose est sûre, on se souviendra toujours de notre trajet Cuzco-Ayacucho. Après s’être fait réveiller par une panne de bus à 00h, on attend bien une heure sur la route qu’un autre bus vienne nous récupérer pour nous emmener jusqu’à la ville suivante. C’est qu’ils ne sont pas bien pressés… De là, on prend un mini-van qui nous emmène vers une seconde ville où il nous faudra encooooore changer de mini-van car à partir d’une certaine heure, ce n’est plus la même compagnie qui assure le trajet. Vive les transports péruviens ! Au total : 18h de bus, 25 réveils non désirés et 4 moyens de transports différents au compteur ! Heureusement, on a fait la rencontre de Ilona et Richard (un couple de Suisses également en Tour du Monde à date illimitée. Voici leur blog : https://riloplanet.wordpress.com) avec qui on a bien sympathisé et rigolé pour faire passer le temps.
Au delà de cette petite mésaventure, si ça vous arrive aussi, au lieu de bougonner, pensez à regarder par la fenêtre car les paysages sont magnifiques et changent du tout au tout Jusqu’à Ayacucho.
Ayacucho et ses habitants méfiants
Clairement, nous sommes rincés lorsqu’on arrive à Ayacucho. On trouve vite un hostal pas trop cher (voir infos dans la partie grisée) et on fait le tour de la ville pour voir ce qu’elle a dans le ventre. Curieusement, on ne se sent pas vraiment à l’aise au sein de cette ville. Il n’y a pas beaucoup de touristes et on sent qu’on attire le regard. Mais contrairement à certains endroits non touristiques où le regard est davantage « curieux », on sent dans leur regard de l’animosité… Comme si nous n’étions pas vraiment les bienvenus ici. On met la cause sur la fatigue et le paranoïa. Mais plus tard, on apprendra que les habitants de Ayacucho sont effectivement peu accueillants pour la simple et bonne raison que c’est une ville anciennement touchée par la drogue et le terrorisme. Du coup, tout étranger n’est pas forcément synonyme de bonne chose à leurs yeux… et on ne parle même pas de la barbe de Greg… Ahhh, c’est pour ça qu’ils nous regardaient ainsi.
Dormir à Ayacucho : « Hostal Karol », au n°473, Int A, rue Jr Libertad.
Chambre double avec salle de bain commune. Prêt de serviette de bain et savon. Wifi et surtout : le plus gros petit déjeuner que nous ayons eu au Pérou.
Prix : 40 soles pour deux avec petit déjeuner compris.
Faites juste attention aux personnel car on pense qu’il a tenté d’échanger un de nos billets de 100 soles par un faux billet. Par la suite ils se sont avérés très gentil et on a même été invité à une petite fête. Mais tout de même faites attention à ce genre de magouille lorsqu’on vous prend de l’argent dans les mains.
Malgré cette ambiance étrange, la ville d’Ayacucho est charmante et vaut bien le coup d’une petite halte. Elle possède 33 « temples » différents. Ne vous imaginez pas des pyramides ou autres temples romains, car pour eux « temple » signifie monument ancien (église, monastère etc…). Pour être honnête, on ne les a pas tous fait mais on a tout de même côtoyé le « Templo Santo Domingo », le plus ancien de tous, datant de 1548 et effectivement ça mérite le coup d’œil !
« Templo Santo Domingo » : sur la petite place à l’angle de la rue « Belido » et la rue « 9 de Diciembre ».
À Ayacucho, dans la rubrique architecture, il faut également passer par la rue piétonne du « 28 de Julio » qui se termine par « El Arco del Triunfo », de couleur rosée. Avec la Cathédrale, c’est certainement le 2ème monument le plus symbolique de la ville. Par contre, pas besoin d’entrer dans la cathédrale car elle est beaucoup plus jolie de l’extérieur.
Et finalement, ce qui est pas mal à Ayacucho, c’est de s’attarder sur la vie curieuse et grouillante qui s’y passe. Des vendeurs de jus d’orange, des vendeurs d’oeufs de caille (oui oui, ils mangent ça dans la rue avec un peu de sel), des cireur de chaussures. Mais aussi des pèses-personnes et des machines à écrire à dispo dans la rue pour ceux qui en ont besoin (moyennant quelques sous). C’est aussi la première fois que l’on voit autant de dentistes, d’opticiens, de boutiques de téléphone et d’informatique. On sent que ça se modernise par là-bas. D’ailleurs, sachez que presque tous les commerces recherchent du personnel. Donc « Si vous cherchez du boulot, allez à Ayacucho » :). (on vient de leur refaire leur devise, ça va faire un carton !).
Craquer pour une délicieuse glace à Ayacucho
Encore une fois, comme dans tous les pays d’Amérique Latine, la glace a la côte à Ayacucho. Avec Ilona et Richard, pour le prix qu’elles coûtent, on en a goûté quelques unes et clairement, la meilleure des meilleures revient au restaurant « Via Via ». Elles sont un poil plus chères qu’ailleurs MAIS elles sont vraiment bonnes et rafraichissantes. Parfait pour une petite pause sur les bancs de la Plaza de Armas. Goutez à celle à la coco, c’est une tuerie !
« Via via » : sous les arches de la Plaza de Armas. « Portal Constitución, n°4 ».
Prix : 2 soles la grosse boule.
Quinua et son petit village de céramiques
Comme nous ne voulions pas rester uniquement à Ayacucho, nous avons cherché ce qu’il y avait à faire dans le coin et nous sommes tombés sur le petit village de Quinua. Rien à voir avec Ayacucho. C’est un tout petit village, très calme avec des maisons blanches, une place toute mignonne et des « mamas » très souriantes. Ça ressemble un peu aux villages d’Andalousie. Après Ayacucho, ça nous fait du bien de mettre un pied ici.
Même si Quinua est surtout connu pour sa céramique (il y a des boutiques d’artisans de partout), nous avions surtout été attiré par ce village pour le « Sanctuaire Historique de La Pampa de Ayacucho« . Cet obélisque de 44 mètres de haut, a été édifié ici en l’honneur de la dernière bataille de Simon Bolivar sur le sol Péruvien. Pour y arriver, rien de plus simple. Une fois que le mini-van nous a lâché à l’entrée du village, il suffit de continuer la route en montant à pied et on arrive au sanctuaire. Perché sur sa colline et encore une fois tout de blanc vêtu, franchement, on doit avouer qu’il a une certaine classe. Vous ne trouvez pas ? Et puis la vue que l’on a sur les alentours est splendide.
En redescendant, on retrouve par hasard Richard et Ilona avec qui on décide de se balader dans les petites ruelles. En regardant de plus près, Quinua a une particularité en plus : les habitants s’amusent à mettre tout un tas de poteries sur leurs toits. Du coup, on s’amuse à regarder chaque détail : des maisons à la Hansel et Grettel, des bonhommes aux formes rondouillardes ou encore ces 2 taureaux qui sont souvent offerts après un mariage pour symboliser le bonheur dans la famille (on peut même en acheter dans les boutiques).
Avant de redescendre, on a une petite faim alors on se tape un « puca con chicharon », dans le Comedor à l’entrée de la ville (bon, copieux et surtout pas cher, voir info grisée). Pour info gustative, la puca, c’est en fait de la pomme de terre avec une sauce à la betterave. Avec Richard et Ilona, on est tous d’accord : c’est excellent !
Manger à Quinua pour pas cher : 8 soles l’almuerzo : soupe + plat + boisson au Comedor situé juste en face des mini-van.
Bus pour se rendre à Quinua depuis Ayacucho :
Il est possible de prendre des taxis qui y vont directement mais on a préféré y aller à la mode locale, c’est à dire en mini-vans. Pour cela, il faut se rendre à la station de mini-van locale de Ayacucho appelée « Paradero de buses para Huanta ». Elle est située au niveau de l’angle de la rue « César Vallejo » et de la rue « Salvador Cavero » et demandez « Quinua ». Soyez patient, les mini-vans ne partent que quand ils sont presque plein..
Prix : 4 soles par personne l’aller pour se rendre à Quinua. Il est possible de vous arrêter avant aux ruines de Wari ou d’aller plus loin à Pampa pour plus ou moins de soles.
Durée : 40min à 1h jusqu’à Quinua.
De retour à Ayacucho, on laisse passer le temps avant de prendre notre bus de nuit. Malgré le ressenti que nous avons eu vis à vis de la population de Ayacucho, ça peut être pas mal de faire un tour dans le coin pour voir l’architecture de la ville. Par contre, si vous êtes vraiment dans les parages, on vous conseille vivement de vous arrêter dans le village de Quinua car nous avons vraiment apprécié le calme de ce village charmant. Pour une pause détente et une « paix intérieure » il n’y a pas mieux. Il est d’ailleurs possible d’y dormir sur place. À bon entendeur…
BREF, pour nous il est temps de partir. Au dernier moment, le mec de l’hôtel nous invite à l’anniversaire de la proprio. Pourquoi, on ne sait pas, mais la règle d’or en Amérique du Sud est de ne jamais refuser… Pressés par le bus, nous ne boirons qu’une lampée de pisco et jetterons quelques sourires à l’assemblée avant de partir avec un peu de regret. Ils sont drôles ces Péruviens ! Une fois au terminal de bus, on dit au revoir à Richard et Ilona qui s’en vont vers d’autres horizons également, en espérant se revoir une dernière fois à Lima. Qui sait ? Quant à nous, on part pour Huancavelica (voir infos pratiques) : notre 2ème étape dans le Pérou non touristique. Suspense…
ARRIVER À AYACUCHO DEPUIS CUZCO :
Pour cela, il vous suffit de vous rendre au terminal de bus « Terestre » de Cuzco.
– Bus pour se rendre à la station de bus Terestre : prendre le colectivo bleu avec écrit « Corre caminos » à l’angle de la rue « Ayacucho » et « Avenida del sol ». Dès que vous le voyez, levez votre main vite vite pour l’arrêter.
Prix : 0,70 soles par personne (on paye dedans ou en sortant du bus).
Possibilité d’y aller en taxi aussi pour 6 soles environ le taxi.
Sachez qu’à la station de bus Terestre, en plus de votre billet, il vous faudra payer 1,30 soles par personne pour le droit de passage. C’est comme ça dans toutes les gares du Pérou.
– Bus pour se rendre à Ayacucho depuis Cuzco :
Prix : on l’a eu à 60 soles par personne mais on pense que les locaux l’ont à 50.. Essayez de négocier plus que nous ! :)
Départ : 20h et on arrive à 10h du matin à Ayacucho. Durée : 14h de bus.
SE RENDRE À HUANCAVELICA DEPUIS AYACUCHO :
– Bus pour se rendre à Huancavelica depuis Ayacucho :
Depuis Ayacucho, vous avez plusieurs compagnies qui passent par Huancavelica. Souvent, ils ont pour terminus « Huancayo ».
Dans notre cas, nous avons choisi la compagnie « Expresso Molina Union ». Vous pouvez la trouver soit directement au « terminal des bus Terrestre » de Ayacucho ou au 457 de la rue « 9 de Diciembre ».
Attention : mieux vaut prendre ses billets un jour en avance pour être sûr qu’il en reste.
Prix : 30 soles par personne mais vous pouvez l’avoir à 25 soles (on pense qu’on s’est fait un peu avoir comme des bleus). Par contre, pour 30 soles, vous avez une couverture et un petit encas pour le voyage. Grand luxe pour nous !
Départ : 21h. Il n’y en a que un le soir.
Durée : 6h (oui vous arriverez bien à 3h du matin à Huancavelica donc mieux vaut penser à réserver un hôtel à l’avance pour cette fois-ci…).
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